J’ ai réfléchi pendant longtemps et avec force, à savoir si je devais te laisser voir ces travaux. Ils sont très privés, et fidèles à mes sentiments pour toi, j’ ai peur qu’ils ne t’ effraient et ne t’ éloignent, ou bien qu’ils ne fassent froncer ton adorable nez de dégoût.
J’ ai essayé de te faire savoir, avec le signe et la lettre. Trop subtile. Trop sentimental. Débordé par ma compétition. Compétition dont je crains la victoire finale. Parce que je sais que cet amour intime est un constat commun, et tant qu’ il n’est pas partagé, ce n’ est rien de plus que de l’ entichement. Peut-être que c’est infantile. Mais c’est ma façon d’ être. Je suppose que je finirai par grandir, mais en mon for intérieur, je sais que je suis effrayé par le monde des adultes. Je vois ça à l’ amère et froide solitude dans laquelle ma vie restera gelée. Je peux déjà sentir le froid glacial, et maintenant je monte trouver refuge dans une chaleureuse et aimante relation.
J’ ai souvent essayé de me mettre à ta place, alors je peux deviner comment tu réagirais si je t’en parlais. J’ expérimente les réponses dans mes histoires, essayant de me représenter ce que tu ferais dans une telle situation. Mais c’est douloureusement difficile, parce que je ne te connais pas si bien que cela. J’ ai juste des impressions, produites par des instantanés plus ou moins limités de ta personnalité. Je vois ton embarras quand je t’ offense ou quand je t’ insulte. Je vois comment ton visage s’ éclaire lorsque je te fais des éloges ou que je t’ offre des gestes d’ affection. J’ écoute tes conversations avec d’ autres avec une intense concentration. Même si tu es silencieuse, j’ écoute ton silence, et j’en découvre même plus sur toi.
Je sais quel type de personne t’ intéresse. Je sais que tu n’ aimes pas la pizza, que tu as une préférence pour les ours en peluche et ceci, je sais que tu t’es donnée le devoir d’ étudier durement pour avoir l’ avenir professionnel que tu mérites. J’ entends ce que les gens disent (et ne disent pas) à propos de toi dans ton dos. Je sais ce que je répondrais si je n’ étais pas si timide. Mais te défendre en public serait admettre que je t’ adore avant même que tu ne le saches. Je suis vraiment désolé pour tout ce temps où j’ ai dit des choses cruelles sur toi, ou bien dit des choses dures en face de toi. Ce sont juste des tentatives pour cacher mes émotions aux yeux de chacun, et je patauge dans la conversation face à toi à ma façon.
J’ espère que je ne te stéréotype pas de trop quand j’ écris à propos de toi. C’est dur de ne pas avoir un oeil partial lorsque votre jugement est ennuagé de besoins émotionnels et de désirs dépassant le rationnel. J’ essaie de te mettre en lumière différemment, et je regarde si je peux m’ arrêter de t’ aimer. Parce que ce serait plus facile certainement. Plus facile d’ oublier et de mettre tous mes sentiments dans une bouteille comme je fais habituellement. Mais ce n’ est pas si simple. J’ ai essayé de faire avec lorsque tu semblais ignorer la lettre. Mais je ne pouvais pas ou ne voulais pas. Ou bien les deux à la fois.
Oui, socialement je suis faible, mais j’ ai un fort potentiel émotionnel, comme tu peux le voir dans certaines de mes histoires. Ce sont des histoires que j’ ai envie de te raconter dont je n’ ai fait part à personne, excepté peut-être mon frère. Peux-tu expliquer pourquoi je pense me confier à toi ? Même lorsque je n’ ai pas de preuves quant à ta capacité à garder un secret ?
Je sais que tu ne me vois pas aussi « chaud », et c’est parce que je ne le suis pas. Je suis physiquement plat, et si c’est moche, alors qu’il en soit ainsi. Je ne me préocuppe par tellement de mon apparence comme tu as pu probablement le noter. Je n’ aime pas me raser. Il a fallu que j’ apprenne à le faire avec de l’ eau et du savon parce que mon père était autour pour me l’ apprendre. Je déteste tellement ça que je me dois de trouver une bonne raison pour le faire. Plus tard, la raison fut toi, parce que j’ ai le sentiment que la génération des femmes d’ aujourd’hui trouve toute pilosité faciale indésirable.
Mais faut-il se poser des questions sur les apparences ? Les apparences signifient quelque chose, mais ça ne le devrait pas. Je sais que tu ne veux pas qu’on te dise que tu es « belle », parce que c’est ce que tu disais au chauffeur de taxi quand nous allions jouer ensemble. Le fait est que tu es « belle », bien que je voudrais que tu m’ attires encore si tu ne l’ étais plus. Et bien qu’il se pourrait que je ne le dise qu’ à titre d’ expédient, tu serais sûre que je le pense réellement.
Est-ce que tu te rappelles la première fois que je t’ ai rencontré ? C’était lors de notre dîner informel lors de la semaine zéro. Je ne gardais pas en mémoire ton prénom sur le coup, et j’ en suis désolé. Mais je me souvenais de toi, et depuis je suis resté intrigué. La première chose que j’ ai appris à propos de toi fut ton intérêt pour « Parker Lewis ne perd jamais. ». Je me souviens, d’ une brève pensée que tu me rappelais Shelley. Alors, c’est pour cela que je t’ appelais en pensée... jusqu’ au nom de « Dianne » finalement attribué lorsque nous avons eu ce barbecue à la réserve du Waterworks. Je me souviens avoir fait demi-tour et m’ être séparé du groupe. Et alors toi et le club me retrouvèrent, et nous retrouvâmes nos chambres respectives. Nous nous sommes arrêtés à la tienne et nous trouvâmes cette note : « Comment vont les hommes de ton Harem ? J’ ai entendu dire que la polygamie était à la mode en ce moment. ». Puis nous riâmes, et tu désespérais (avec humour), et je trouvais enfin qui l’ avait écrite. Si tu te rappelles, le Harem respectait les frontières du Paradis - Nous attendions à son pas.
Alors j’ ai fini par imprimer ton nom, n’ est-il pas ? Simplement, à l’ ouverture, pour la lecture de chacun et j’ ai dit « ah, ah! ». J’ ai essayé d’ éviter de le mentionner tout le long du reste du livre. Non pas parce que je ne l’ aime pas, bien au contraire, mais parce que je ne veux pas utiliser ton nom en vain. Je ne sais pas si tu aimes réellement les abbréviations « Di », mais je l’ ai fait. Cependant, je pense foncièrement qu’ écrire ton nom entièrement est bien mieux. C’est ce que je dirais pour te plaire si nécessaire.
J’ ai les mêmes papillons dans mon estomac que lorsque nous nous asseyions ensemble pour le repas, ou lorsque je tentais de frapper à ta porte, ou bien quand finalement je réussissais à composer les chiffres me connectant à toi. Je ne sais pas combien je cache mes sentiments. Peut-être mon silence me trompe-t-il. Peut-être que ma façon d’ éviter ton regard trahissait mes sentiments. Si jamais cela était le cas, tu ne me l’ as jamais fait savoir. Je t’ accueillerais avec joie et en tout temps si je n’ étais pas aussi effrayé par ta façon de réagir. Cette fois, je me suis détendu et ouvert face à toi. Je suis encore effrayé mais je suis aussi paré que faire se peut quant à ta réaction. Quelqu’elle soit.
Je ne devrais pas tout expliquer dans l’ avant-propos, parce que certaines choses sont bien mieux traitées à l’ état de fiction. Sur cette note, j’ arrêterai de te parler directement. Au moins, pour le moment. S’il cela te plaît, viens me voir lorsque tu auras terminé de lire ma poésie et ma prose. Je ne serai jamais trop occupé pour t’écouter. Écouter, c’est ce que je fais de mieux.
Avec amour, Kade.
(Hobart, September 1994)
This work is a part of the Kasoft Typesetting storybook Make-Believe
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French translation of this chapter provided by Myriam Lair... I kiss you, bub