Tout est flouté, et brumeux. Le tissu du monde se déchire, et les rubans découpés dans celui-ci se trouvent bandés autour de moi, engloutissant ma tête. Je ne peux pas discerner les formes. Je tends les yeux et je force mon esprit, nageant, à se concentrer.
Je suis aveuglé, et je réussis à re-règler l’objectif au travers de mes cuisantes larmes. La lumière terne et ocre d’une aube glaciale remplit le ciel. Au travers d’une rivière miroitante; la silhouette des collines masque le soleil. Au dessous de moi, je peux voir la ville s’étendre, illuminée par un tableau aléatoire de lumières. Les lumières sont pour la plupart simples et blanches, mais elles se détachent. Mon regard fixe est capté par une tache verte, très loin. Ceci m’alarme.
Je cours en bas dans la ruelle escarpée, descendant dans la ville éveillée. Le bitume bleu foncé sur lequel je cours est comme une mer douce et calme, et l’air doux y est parfaitement calme. Je souhaite que les océans de mes pensées puissent être calmes. Mais au lieu de ceci, nous sommes au centre d’une violente tempête. Mon esprit est remplit d’un tourment émotionnel, bouillonnant dans un courant sous-jacent quelque peu emprunté, Vagues de désir intense et tourbillons de tourments. La tempête est toujours là. Cela me fait m’agiter et me retourner dans mon sommeil. Cela me fait perdre ma concentration, distrait constamment. Plus j’essaie de l’ignorer, et plus c’est fort. C’est toujours plus facile de se résigner à son pouvoir, et de voir où cela me mène.
Mes pieds battent en rythme méthodiquement contre le sol, me propulsant contre mon ombre. Je peux sentir la sueur froide trempant mes vêtements. Ma respiration est au-delà du mot haletant : elle est chaotique, ne manquant aucun rythme. Je me fatigue rapidement, mais je plonge encore en avant. Devant moi, la demoiselle se détache et part loin devant. Elle avance trop vite pour que je puisse l’attrapper. Elle est si agile et coordonnée. Déployant d’invisibles ailes, elle glisse au bas de la colline dans l’air frais du matin. Elle alimente son pas dans ce matin, tôt. avec sérénité et paisibilité. Courant en silence, elle prends soin de ne pas déranger le monde endormi autour d’elle. En attendant, je lutte pour maintenir le rythme. Je lutte avec une douleur laquelle continue de protester contre ma résolution, bercée d’illusion. Je dois attrapper ma bien-aimée. Je pense qu’elle sait que je ne suis pas assez rapide.
Elle porte un T-shirt desserré lequel ondule pendant que l’air passe au travers. Il tombe assez bas pour cacher son short que je m’imagine de couleur rouge brillant. Ses longs cheveux bruns ont été attachés en arrière. Ils s’agitent de façon anarchique en rythme avec ses pas, essayant vainement de reprendre leur liberté et de se détacher. Mais la demoiselle n’est pas interessée par des caprices ou bien des diversions. Elle a ses propres buts. Elle a ses propres rêves, et c’est pourquoi elle court devant, les chassant avec une vigorosité croissante. Je suis dans la crainte de son énergie pure. Je l’aime pour cela, et j’espère qu’elle puisse la partager avec moi.
Je regarde au sol, et avec conscience j’essaie d’arrêter de la chasser. Mais je me trouve dans l’impossilité de le faire. Bien que je me sois fait mal avec chaque mouvements opérés en avant, je ne peux parvenir à la fin de la poursuite. Même dans le savoir qu’elle a dans son propre agenda, je ne peux m’empêcher de l’aimer. Je pense qu’elle sait que nous l’adorons tous, et elle nous aime tous en retour. Encore qu’elle n’aime aucun d’entre nous pour lui-même et seul. Je la chasse dans l’espoir que je pourrais changer ceci. Mais je doute que je n’aye la force de me concentrer sur ses affections.
Les garçons entrent en pâmoison tout autour, et je suis sûre qu’elle en est consciente. Quelques fois, je la vois s’en réjouir, et je sens une douleur rongeante. Plus tard, ceci s’ évanouit dans un mal amer. Alors, peu importe la façon, je réussis à oublier. Je continue de la poursuivre, parce que je me dis qu’elle n’est pas satisfaite d’eux. Je suis capable de me convaincre qu’il y a un espoir pour moi.
Quelques fois, je pense que dans le futur, j’aurai à me contenter d’une petite réclamation sur son coeur parmi les autres. Mais je trouve que je ne peux pas, parce que je suis parfaitement sûr que je l’aime plus que n’ importe qui d’autre, et je me dois de le prouver. Je m’accroche à l’espoir que si elle savait que je l’aimais, elle m’aimerait aussi. Mon esprit rationnel se rit de l’ irrationalité de telles pensées, mais mon coeur fond à la possibilité, peu importe comment, peu plausible.
Je me sens comme si j’appartenais à l’arrière-plan de sa vie. Mais alors les sentiments s’érigent à l’intérieur de moi-même, et je lutte contre mes sensibilités. Je sais que je me dois de me libérer d’eux, alors je relâche tout doucement la pression. Je me veux au premier plan, et elle me voit encore. Elle sourit et ceci réchauffe mon coeur, et attise mon désir. Mais alors ma vision s’évanouit encore, après que mon énergie émotionnelle agaçante et limitée fut évacuée. Ensuite, je le désapprouve comme une démonstration d’affection pitoyablement maigre. Après que je me sois dépensée, je me suis trouvé moi-même traînant des pieds comme si j’essayais de trouver le courage de recommencer ce misérable cycle depuis le début. Elle commence à m’ oublier, et j’essaie de me rappeler d’elle. Elle se remémore, mais alors sa mémoire défaille encore. Et j’ère en déprimant, vraisemblablement sans fin à celle-ci.
Je souhaite que je sois capable de lui dire exactement comment je peux me sentir. Mais sa forte volonté m’intimide. Je suis effrayée de la déranger. Je me retire derrière un masque de silence, et j’espère que je ne l’offenserai pas. Peut-être ma timidité réveillera-t-elle sa curiosité. Un jour, quand je regarde dans ses yeux émerveillés, j’espère être enchanté de la dans la connaissance de ceci, et enfin, qu’elle s’émerveille à mon sujet.
Elle trouve une maison avec beaucoup de fenêtres près du contrebas de la côte. Ma douleur s’intensifie alors qu’elle s’évanouit de ma vue, disparaissant dans la maison. Je ralentis, espérant qu’elle se soit arrêtée. Elle a complêté son test, et j’ai failli. L’aube revint à la nuit glacée, et les nuages roulèrent sur eux-mêmes au travers du ciel. Le monde est retourné dormir. Le temps passe, et la ville fait naufrage dans l’obscurité. Je suspecte qu’il y ait eu quelque chose comme un consentement cosmique pour donner à chacun une autre chance de vivre à l’heure de l’aube. Tout un chacun à une autre chance mais pas moi, pour l’ heure encore mouvante en avant de ma vision du monde. Toujours en avant.
Je fais mon chemin péniblement jusqu’à la maison de verre, mes membres s’engourdissent, et me lancent de façon pulsatile. J’atteins les porte vitrées par lesquelles la demoiselle avait disparu, et je fronçais des sourcils tout en réfléchissant. Je souffle poussivement et je me sens comme si j’allais m’effondrer sur le sol. Mais je regarde fixement la surface du verre avec mes yeux ennuagés. Autour de mon visage visiblement épuisé, je vois les flaques de lumières depuis les lampes de la rue lequel s’élèvent autour de moi me regardant, déformées par les imperfections du verre. Bien que je puisse voir mon reflet, je ne peux voir les détails. Je peux seulement reconnaître l’image morne sur la surface rayonnante. Je ne saurai jamais comment je peux regarder dans ses yeux. Si j’avais étudié ce reflet alors, il se pourrait que j’aurais su.
Réalisant que les portes sont ouvertes, je trouve que je peux voir la demoiselle que j’ avais pourchassée. Elle s’approche de moi au travers de la chambre noire, émergeant des ombres. Ses cheveux sont libres maintenant, et il semble que sa chevelure ondule et miroite tout autour de sa tête. Ses yeux brillants me rendent mal à l’aise, alors je regarde au loin depuis eux.
Je prends note qu’elle a changé ses vêtements. Maintenant elle porte une veste. Un cuir noir. Ce qui me choque, c’est que la veste ne lui va pas. C’est un contraste profond avec sa peau pâle ; une peau, laquelle est exposée sous la veste desserrée. L’aspect grossier du cuir s’oppose à la douceur de sa peau, combattant pour conserver l’attention de mon regard fixe.
Un sentiment d’intense culpabilité m’emporte alors que je réalise que je peux voir ses mamelons. Audacieuse ponctuation de ce corps impeccable. Plus audacieuse encore que le cuir noir de la veste. Je me contentais de regarder, sentant que je ne le devrais point, sachant qu’il se pourrait qu’elle ne le désire pas. Mais j’ai déjà failli, alors je doute que cela fasse problème. Je me sens perdu, et je n’ ai pas l’énergie de me battre pour combattre ce cocktail fait d’émotions et de luxure me balayant la tête. mes yeux sont sous leur contrôle.
Je veux voir son visage, voir si c’est réellement elle, ou juste une apparition que mon imagination a généré. Un objet de mon désir rampant. Mais mes yeux sont encore fixés sur sa poitrine. Une fermeture éclair cuivrée morne encadre l’image. Elle pourrait la fermer en un instant si elle avait été dérangée par l’ invasion de son intimité. Mais à la place, elle choisit de me laisser regarder, comme si c’ était une part de fantasy qu’elle avait.
Soudain, je me trouvais moi-même avec la force de regarder son visage. Je vois qu’elle portait un sourire froid et détourné, ses lèvres rougeoyaient comme le feu. Ses yeux sont des fentes ombragées, cernés par trop de maquillage. Son visage m’est étranger. Je n’aime pas son visage. Elle joue un jeu cruel avec moi. Je suis incapable de supporter, je laisse mes yeux tomber sur son corp encore.
Un poignard fendit l’air et vint percer mon coeur. La douleur est plus intense que jamais. Parmi ses mots durs et cette impénétrable obscurité et froideur de rejet. Elle a fait de mon échec quelque chose d’officiel à présent. Elle continue de m’approcher, et je suis incapable de bouger mes yeux de son corps exposé. Les larmes font s’évanouir l’image et le mélange. Elle se moque de moi. Je la hais pour la façon dont elle m’a manipulée. Elle connaît ma timidité. Elle connaît ma sensibilité. En exploitant ses connaissances, elle m’arrache le coeur, et le rejette en mes entrailles, elle le serre et l’éjecte avec un mauvais rire. Je ne suis rien.
Alors sa voix vient encore. Son visage est pensif maintenant. Il miroite sous les chutes du Niagara de mes larmes. Elle est proche de moi, et elle a mit une main compâtissante sur mon épaule. Des lumières dorées d’un soleil levant commence à remplir la fenêtre derrière elle et elle fait reluire ses cheveux. Le visage que je vois à présent est celui que j’aime, si gentil et fair-play, comme je me le représente toujours dans mes rêves. Ce visage innocent que tous les gens aiment. « T’ai-je blessé ?». Comme un bain chaud, ses mots m’apaisent. Ils dissolvent mes angoisses dans les nuages d’ une chaude vapeur. Si seulement elle pouvait m’ aimer plus que les autres. Si seulement elle pouvait aimer les autres un peu moins. Je l’aime plus que moi.
Je me réveille en pleurant.
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This work is a part of the Kasoft Typesetting storybook Make-Believe
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French translation of this chapter provided by Myriam Lair... I kiss you, bub